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2 mars 1941: Le "colonel Leclerc" et ses hommes prêtent le "Serment de Koufra"


Le 1er mars 1941, la « Colonne Leclerc » avait remporté sa première victoire en prenant l’oasis de Koufra. Avec un seul canon et 300 hommes, celui qui était encore le « Colonel Leclerc » entamait ainsi sa longue marche vers la victoire.

La bataille de Koufra, épisode mineur (du point de vue militaire) de la Guerre du désert, a été longue (du 21 décembre 1940 au 1er mars 1941) mais la victoire est surtout symbolique. Elle fera d’ailleurs peu de victimes : 4 Français sont tués et 21 autres blessés, tandis qu’on compte 3 morts et 4 blessés du côté italien. Mais sa portée morale est immense. C’est dans cette oasis perdue de Libye que Leclerc et ses hommes prètent, le lendemain de la capitulation italienne, le « Serment de Koufra » : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ».

Phillipe de Hauteclocque est né le 22 novembre 1902, au château de Belloy, dans la Somme. Sorti cinquième de Saint-Cyr en 1924 (« Promotion Metz et Strasbourg »), il choisit de servir dans la cavalerie et, après le passage obligé par l’Ecole d’application de Saumur, est affecté au 5ème régiment de cuirassiers, à Trèves, dans la Sarre, encore occupée par les troupes françaises. Né dans une famille « de droite » marquée par l’antisémitisme, royaliste et lecteur de « L’Action française », il rompt avec ces idées plus que conservatrices en 1940.

Quand la guerre éclate, il est capitaine et combat l’avancée allemande dans le nord de la France. Blessé, capturé deux fois et deux fois évadé, il gagne l’Espagne puis l’Angleterre où il se présente au général de Gaulle le 25 juillet. C’est lorsqu’il rejoint la France Libre qu’il prend, pour éviter les représailles contre sa famille, le nom de guerre de « François Leclerc ». Envoyé par de Gaulle en Afrique occidentale, il rallie le Tchad, le Cameroun et le Congo à la France Libre – lui donnant ainsi l’assise territoriale qui lui manquait.

Déchu de la nationalité française, le 16 juin 1941, par le gouvernement de Vichy, condamné à mort par contumace le 11 octobre de la même année, il est nommé général de brigade au mois d’août suivant.

En 1943 et 1944, il se consacre entièrement, au Maroc, au renforcement de la « Force L. » qui deviendra la 2ème division française libre puis, le 24 août 1943, la 2ème division blindée. En avril 1944, la 2ème DB embarque pour l’Angleterre où elle est intégrée à la Troisième armée américaine de Georges Patton. Durant la première quinzaine du mois d’août 1944, Leclerc participe à la Bataille de Normandie. L’insurrection de Paris ayant commencé le 19 août et les alliés voulant éviter à la fois un bain de sang et la prise de pouvoir par les communistes, il est autorisé par la général Omar Bradley, dans la soirée du 22 août à faire mouvement sur la capitale pour la libérer, ce qui est chose faite le 25 août.

Vient ensuite la très dure campagne d’Alsace, au cours de laquelle Leclerc parvient à empêcher de nombreuses exactions allemandes contre les populations civiles en proclamant qu’il a donné l’ordre à ses troupes d’identifier les officiers responsables et que, la paix revenue, il emploiera « tout son poids » à ce que « justice soit faite ». Le 23 novembre, enfin, Strasbourg est libéré et le serment de Koufra accompli. Mais, bien entendu, ni Leclerc ni ses hommes ne « déposent les armes » : ils termineront « leur » guerre le 4 mai 1945en s’emparant du « Nid d’aigle » d’Hitler à Berchtesgaden.

Muté en Asie pour participer à la libération de l’Indochine française occupée par les Japonais, c’est Leclerc qui, le 2 septembre 1945, représente la France lors de la signature de la capitulation du Japon en baie de Tokyo.

Philippe de Hautecloque, devenu, sous son identité de « général Leclerc », une véritable icône de la Libération, trouvera la mort le 28 novembre 1947, dans un accident d’avion, près de Colomb-Béchar, en Algérie, alors qu’il effectuait une tournée d’inspection. Il venait d’avoir 45 ans.

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