Régis Le Sommier est une grande signature de la presse parisienne. Directeur-adjoint de la rédaction de Paris-Match, il a sillonné, depuis des années, le Moyen-Orient en tous sens. Il en ramené un livre (son septième ouvrage) qui a fait polémique : Assad.
Dans ce portrait du chef de l’Etat syrien, nourri par plusieurs rencontres en tête-à-tête, y compris à l’époque où « tout le monde » prédisait la chute imminente de Damas, il nous livre des clés qui permettent de mieux comprendre l’homme qui (avec un « petit » coup de pouce des Russes) a gagné la guerre.
Comme l’ouvrage n’est pas manichéen et que Le Sommier refuse la pensée unique de la doxa française (« on ne parle pas avec Assad », l’une des plus flagrantes erreurs diplomatiques des dernières décennies), il s’est attiré une volée de bois vert de quelques gardiens du Temple restés tranquillement aux terrasses de la rive gauche pendant que lui mouillait sa chemise sur le terrain, entre la Syrie et l’Irak, prenant d’autres risques que celui d’ingurgiter un cocktail mal dosé.
Ne fut-ce que pour cela, un livre à lire. Mais aussi parce que, tout en restant neutre, Régis Le Sommier nous offre un portait nettement plus nuancé que celui dressé par les bonnes consciences de la presse bien-pensante.
Assad, Régis Le Sommier, Editions de La Martinière, 2018