Intéressantes les réactions à « Conversations Avec Monsieur Poutine », d’Oliver Stone.
Beaucoup reprochent au cinéaste américain son « manque de distance ». C’est oublier, premièrement que Stone est un cinéaste et pas un journaliste et que, d’autre part, ce qui est intéressant, c’est entendre la « vérité » de Vladimir Poutine et les mots avec lesquels il la délivre, pas nos propres certitudes et états d’âmes.
Je prendrai un seul exemple qui m’intéresse particulièrement. Pour la PREMIERE FOIS, l’Etat russe reconnaît que les Rosenberg étaient des agents du KGB. Vladimir Poutine déclare : « Ce n'étaient pas eux qui avaient obtenu des informations. Ils n'avaient fait que les transmettre. »… Jusqu’à présent la position officielle russe était « ni confirmation ni démenti… ».
En novembre 2000, nous avions interviewé, à Moscou, le colonel Feklissov, retraité du KGB qui admettait qu'ils avaient été ses agents. Genovefa Etienne et moi-même avions utilisé son témoignage dans notre dernier livre (« Les Services Secrets pour les Nuls », Editions First, Paris, 2016). Mais la position officielle était inchangée. Oliver Stone a donc fait avancer la vérité historique...
C’est ce côté « brut » qui fait, à mes yeux, de ces entretiens un document pour l’histoire. Je partage à 100% l’opinion de Renaud Girard sur la complexité de l'individu Poutine et celle d’Hubert Védrine qui félicitait France 3 pour avoir diffusé les deux premières parties de ce document en « prime time » ....